La langueur est un sentiment de stagnation et de vide. On a l’impression d’avancer à pas de tortue, de regarder sa vie à travers un pare-brise brumeux. Et c’est peut-être l’émotion dominante de 2021.

Alors que les scientifiques et les médecins s’efforcent de traiter et de guérir les symptômes physiques du Covid à long terme, de nombreuses personnes luttent contre le long terme émotionnel de la pandémie. Elle a frappé certains d’entre nous sans y être préparés, alors que la peur et le chagrin intenses de l’année dernière s’estompaient.

Dans les premiers jours incertains de la pandémie, il est probable que le système de détection des menaces de votre cerveau – appelé amygdale – était en état d’alerte (réaction communément nommée combat ou fuite). Lorsque vous avez appris que les masques vous protégeaient – mais pas le lavage des emballages de courses – vous avez probablement développé des routines qui ont atténué votre sentiment de peur. Mais la pandémie s’est éternisée, et l’état d’angoisse aiguë a fait place à un état chronique de langueur. (…)

Un nom pour ce que vous ressentez

Les psychologues constatent que l’une des meilleures stratégies pour gérer les émotions est de leur donner un nom. Au printemps dernier, pendant l’angoisse aiguë de la pandémie, l’article le plus viral de l’histoire de la Harvard Business Review était un papier décrivant notre malaise collectif comme un deuil. En plus de la perte d’êtres chers, nous pleurions la perte de la normalité. « Deuil ». Cela nous a donné un vocabulaire familier pour comprendre ce qui avait été ressenti comme une expérience peu familière. Même si nous n’avions pas été confrontés à une pandémie auparavant, la plupart d’entre nous avaient fait face à une perte. Cela nous a aidés à cristalliser les leçons de notre propre résilience passée – et à prendre confiance dans notre capacité à faire face à l’adversité actuelle.

Nous avons encore beaucoup à apprendre sur les causes de cet état de langueur et sur la manière de l’apaiser, mais le fait de le nommer pourrait être un premier pas. Cela pourrait contribuer à désembuer notre vision, et nous rappeler que nous ne sommes pas seuls : la langueur est commune et partagée.

En outre, cela pourrait nous donner une réponse socialement acceptable à la question « Comment allez-vous ? »

Au lieu de dire « Super ! » ou « Bien », imaginez que nous répondions « Honnêtement, je me languis ». Ce serait un contrepoids rafraîchissant à la positivité toxique, cette pression qui nous pousse à être optimistes en permanence.

Pour amoindrir les effets de la langueur, il est aidant de se rappeler que c’est un état qui ne durera pas, et que nous ne sommes pas seul à le ressentir. L’entraînement à l’attention, le fait de rester actif et savoir se faire plaisir sont autant de moyens de passer de la langueur à l’épanouissement.

Le texte ci-dessus est composé d’extraits d’un article de Adam Grant paru dans le New York Times.

Si vous préférez en écouter un résumé en québécois, je vous invite à suivre ce lien.

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