Elana Rosenbaum est l’une des enseignantes pionnières du programme MBSR depuis 1984. Dans ce texte elle partage avec beaucoup de générosité son rapport à l’acceptation et explique comment nos perceptions limitent parfois notre appréhension des choses.

« J’ai été très chanceuse. Je n’ai pas toujours eu ce que je voulais… et c’est libérateur. Cela m’apprend à examiner mon rapport à la perte et au gain, et ce que je perçois comme bon ou mauvais. Je me rends compte qu’il y a plusieurs façons de voir une situation. Le dessin ci-dessous est un exemple d’illusion d’optique. Regardez le d’un côté et il y a un lapin. Regardez les choses autrement et il y a un canard. En déplaçant mon attention, ma perspective s’élargit et je peux voir les deux.

Quand j’étais très malade, j’avais besoin de voir et de ressentir plus que ma maladie. Une perspective plus large m’a permis de m’ouvrir au-delà de ma maladie. Je regardais par la fenêtre, j’appréciais un sourire et je me rappelais que je n’étais pas ma maladie.

L’acceptation est un processus. Parfois, je dois creuser au plus profond de moi-même et être prête à recevoir de nouvelles informations pour faire la paix avec ma situation et observer sa « vérité ». On peut être à l’aise dans la maladie, la vie et la mort. La méditation, c’est la désillusion, voir clairement et comprendre l’essence véritable d’un moment et le conditionnement qui affecte notre perception de celui-ci. Pour ce faire, nous devons voir plus d’une chose et être capables d’avoir des points de vue divers. Je me demande : qu’est-ce qui est important et où est mon centre d’intérêt MAINTENANT ? Quel est l’effet d’une pensée ou d’une action ? Cela conduit-il à un sentiment de bien-être ou non ? A quel point suis-je prête à changer ? Comment rencontrer le chagrin et la perte, la joie et le bonheur ?

Souvent, nous pensons que nous sommes ce que nous ressentons et que cela ne changera jamais. J’ai commencé à méditer au début des années 80 parce que je voulais être plus heureuse. À l’époque, je conduisais Larry Rosenberg, mon professeur de méditation, à Worcester une fois par semaine. Il enseignait un cours de MBSR pour le tout jeune programme de réduction du stress et je travaillais à ce moment-là à un poste que je n’aimais pas. Je me plaignais, Larry écoutait, souriait et chantait :

“You can’t always get what you want
You can’t always get what you want
But if you try sometimes
you just might find
You get what you need.”
– The Rolling Stones

“Tu ne peux pas toujours avoir ce que tu veux
Tu ne peux pas toujours avoir ce que tu veux
Mais si tu essaies parfois
Tu pourrais trouver
Que tu as ce qu’il te faut.”

Je n’aimais pas entendre ça, mais cela m’a réveillé. Cela m’a mis au défi d’examiner comment je percevais le monde et où j’avais placé mon attention. La pleine conscience m’a amené dans le moment présent et a interrompu « l’histoire » de ce que je pensais nécessaire pour être heureuse. J’ai commencé à m’éloigner du conditionnement passé et à examiner la relation entre mes pensées, mes sentiments et mes sensations, et la façon dont ils étaient liés à mon sentiment de bien-être.

Au fil des ans, j’ai appris que le bonheur flotte. Il ne dépend pas d’une seule chose, mais comporte de nombreux aspects. Il y a des canards et des lapins, votre vue et la mienne, des sentiments de joie et de tristesse. Tout change. Le défi, c’est de tout reconnaître et de réaliser que nous avons ce qu’il nous faut – c’est déjà là maintenant ! »

Elana Rosenbaum